Les modes de mesure de la lumière sur les APN Reflex

Les boîtier Reflex numériques ont généralement 3 modes de mesure de la lumière réfléchie (4 chez Canon) :

La mesure évaluative, dite matricielle ou multizone, la mesure sélective à prépondérance centrale, la mesure spot et chez Canon, la moyenne des mesures à prépondérance centrale.
Cf. Symboles par marque en fin de fiche.

1. La mesure évaluative, dite matricielle ou multizone:

la zone de l'image est divisée en différentes portions, qui sont alors mesurées avec des cellules individuelles,
et les valeurs d'exposition mesurées sont combinées par des algorithmes qui sont basés sur les informations glanées sur des milliers de scénarios types en photographie.
C'est un excellent mode de mesure qui donne très souvent d'excellent résultats, il est cependant fortement déconseillé sur des sujets très contrastés, des contre-jours 
et plus généralement tous sujets ou des zones très claires (ou à l'inverse des zones très sombres) sont en pourcentage de surface du cadre nettement supérieures au sujet à mettre en valeur.

Exemples : 
Sujet principal moyennement éclairé... + grandes surfaces très claires entraîneront une sous-exposition du sujet principal (en jargon photo on dira que le sujet est bouché)
Sujet principal moyennement éclairé... + grandes surfaces très sombres entraîneront une surexposition du sujet principal (en jargon photo on dira que le sujet est cramé)

2. La mesure sélective à prépondérance centrale :

La cellule photo électrique ne mesure que la lumière réfléchie par le sujet au centre du viseur, au moment de la Mise Au Point (MAP), et par son environnement immédiat.
Cette mesure couvre environ 15% du cadre de la photo et, vous le comprendrez aisément est idéale pour les contre-jours ou tous les cas similaires à mes exemples ci-dessus.

3. La mesure spot :

Comme un spot lumineux éclaire un artiste, cette mesure focalise son analyse sur le sujet au centre du viseur au moment de la MAP. Elle ne couvre que 4% environ du cadre de
la photo. Idéale pour les sujets faiblement éclairés, ce mode de mesure est à manier avec beaucoup de précaution et nécessite une certaine expérience, car la moindre imprécision dans la visée peut entraîner une exposition catastrophique.

4. Moyenne des mesures à prépondérance centrale (Canon):

Cette mesure est pondérée au centre, puis la moyenne est calculée pour l'ensemble de la scène.

Un débutant retiendra que 95 fois sur 100 la mesure évaluative ou matricielle sera acceptable, mais reste une sorte d’automatisme géré par le boîtier et non par le photographe... mais qu'au moindre risque de contre-jour ou de fort contraste (sous-bois par exemple) il choisira la mesure sélective ou spot.

D’une manière générale, je préconise tout de même de régler son boîtier par défaut sur le mode « Moyenne des mesures à prépondérance centrale ».

Pourquoi j’évite le mode « mesure évaluative », dite matricielle ou multizone ?

Le principe est souvent toujours le même en mesure matricielle : la zone qui se trouve au niveau du ou des collimateurs qui ont fait le point est sur-pondérée. Le problème est que cette zone n'est pas forcément gris neutre ! Si c'est une zone blanche ou noire, c'est l'erreur d'exposition garantie. Sur la même scène, des écarts d'exposition importants peuvent survenir uniquement parce que le boîtier aura fait le point sur une autre zone ou bien parce qu'on se sera décalé de quelques degrés.

La mesure évaluative (matricielle) est très bien en théorie mais en pratique, elle est souvent utilisée, même dans des situations difficiles, par des photographes qui ne sentent pas le piège venir et ne comprennent pas que dans de telles conditions, la mesure matricielle sera plus piégeuse qu'une bonne vieille centrale pondérée.

Le recadrage (décalage de la visée pour éviter un sujet trop centré) est aussi un des pièges classiques de la mesure évaluative : 
Il ne faut surtout pas recadrer en mesure matricielle, parce que là, c'est la loterie totale...
Le changement d’exposition au moment du déclenchement perturbe complètement les algorithmes et le résultat peut être pitoyable. 

Au soleil, la matricielle conduit souvent à des sous-expositions car la Mise Au Point (MAP) se fait logiquement sur les zones les plus éclairées (l'Auto-Focus [AF] fonctionne mieux sur des zones très contrastées). En plus, l'AF a tendance a accrocher sur des zones de bordures et non sur des zones uniformes, d'où encore un risque d'écart selon que le capteur d'expo pondéré sera plutôt du coté clair ou coté foncé...
La mesure matricielle peut donc conduire aussi à des MAP désastreuses…
Ce mode de mesure est donc à éviter… C'est, bien évidemment, un avis que je partage avec moi-même !